Entrevue avec Biz (Loco Locass) Quatrième Partie
Over the course of the interviews I’ve done so far, my readers will likely have noticed that I’ve asked one recurring question: How would you describe Quebec? This one would be no different. I was curious to see how Biz, an outspoken sovereignist, would describe his “home country,” so I asked him for 5 adjectives that described Quebec. The question took him a little by surprise, but he had told me earlier that he preferred the spontaneity that unrehearsed interviews, so he was quite happy to answer.
“Je dirais le premier qui me vient à l’esprit, c’est « français ». Pas dans le sens de l’adjectif de la France, mais « langue française » parce que le Québec n’est pas le seul endroit en Amérique où on parle français, mais disons que c’est l’endroit, l’épicentre, c’est le bastion de la langue française et je pense qu’à partir de ça il y a beaucoup de choses qui découlent. D’ailleurs, par exemple, t’es à même de le constater puis ça, c’est intéressant, le chemin que tu fais. C’est que de l’Ontario, quand t’entends parler du Québec, c’est toujours avec The Globe & Mail, The Gazette ou Global TV, puis c’est toujours par un prisme unilingue anglophone qui comprend juste la surface des choses parce que tu ne comprends pas la langue. Tu ne comprends donc pas la culture, tu ne comprends pas tout ce qui se passe et donc tu juges très rapidement en surface, puis souvent c’est pas vrai ce que tu penses... Alors, le fait qu’on soit francophone, non seulement ça nous rend unique mais ça nous rend pratiquement hermétique et incompréhensible aux yeux des Canadiens puis aux yeux des Américains puisqu’ils ne nous comprennent pas parce que… ils ne nous connaissent pas puis ils ne nous comprennent pas. Ça nous rend donc conscients de cette différence‑là et fiers de cette différence‑là.
Je dirais aussi que, bon, le Québec est un territoire, je dirais… Je vous parlerais d’espace ou d’immensité. C’est un très grand territoire, le Québec. C’est plus grand que le Texas, c’est plus grand que beaucoup de pays d’Europe; c’est plus grand que la France et c’est très peu peuplé, en fait. Il y a beaucoup d’espace au Québec, mais ça, je dirais que c’est pas nécessairement propre au Québec. L’Ontario est très très vaste. Le Canada en général est très très grand, mais moi quand je pense au Québec, la notion d’espace, d’immensité, du fait qu’on n’est pas tassé les uns sur les autres aussi, ça me vient à l’esprit aussi, rapidement.
Ensuite, les traits de caractère. Je trouve que les Québécois… Je dois dire qu’ils sont pacifistes, conciliants, avec ce que ça a comme défaut des fois d’être pas capables de s’affirmer assez… Tu sais, on n’est vraiment pas comme les Américains, là, dans le sens où on est très accommodant « Ah oui, okay. » Donc, des fois ça peut être une qualité ou un défaut, là, mais pacifistes en général, c’est‑à‑dire qu’on ne règle pas nos conflits dans la violence. Tu sais, au Référendum de ’95, le Référendum a été perdu pour les gens qui croyaient au Québec par 50 000 voix. C’est pas beaucoup. Puis y’a pas eu personne qui est allé dans Westmount ou dans le West Island pour casser des vitres ou casser des gueules. Il n’y a pas eu de violence, y’a eu aucune violence, ça s’est fait dans… Ça, je suis très fier de ça. Je suis pas fier qu’on n’ait pas voté… qu’on ait voté Non, mais je suis très fier qu’on l’ait fait dans un processus démocratique pacifiste, je suis très fier de ça. Donc, je dirais quoi? Là, on est rendu à trois. Je trouve… Qu’est‑ce que je pourrais dire? Que les Québecois sont… Je trouve que les Québécois sont créatifs. Je pense que ça fait partie d’un trait de caractère, à savoir… peut‑être que c’est notre situation minoritaire qui fait ça. Vu qu’on est une minorité, donc on n’a pas le choix de développer des bonnes idées pour se déployer, se maintenir en vie puis exister dans le monde, si tu veux. Pratiquement toutes les créations culturelles qui représentent le Canada en ce moment, ce sont des créations québécoises au niveau artistique : les films, la musique, le Cirque du Soleil, des choses comme ça, c’est fait… C’est ça. Ça fait partie du fait qu’on est minoritaire alors que les Canadiens, par exemple…”
I was a little surprised to hear him mention the concept of space and vastness of the province because my Québécois civilization professor in Trois-Pistoles had often made reference to that. I thought it was more of a literature major’s interpretation at the time, but here was someone, completely unrelated to the school telling me the exact same thing. Maybe she was on to something after all? I would also like to acknowledge something else that he said there: when the results of the Referendum of 1995 were announced, there wasn’t any widespread rioting or violence, which considering the difference was around 50,000 votes is pretty significant. The whole separatist issue is one that is very emotionally charged and for there to be no significant violence is something we should all be proud of, as Canadians. One need only look at Eastern Europe to see how things could have gone.
He’s also right about the creative output of Quebec, at least in terms of awards and international recognition. The only Canadian films that get any sort of buzz at the international festivals or award shows come from Quebec. The irony of the whole thing is that, for the most part, these creations, which represent our country on the world stage, are virtually ignored at home. I can think of one film from Quebec that had a theatre release in good ol’ London, Ontario: Jesus of Montreal from the late 80s, early 90s. We didn’t even get Les Invasions barbares and it won an Academy Award.
As far as music goes, the Quebecois scene may as well not exist. I recounted to him how I went looking for a variety of artists in Music World (who proudly attach a little maple leaf sticker beside the names of Canadian artists) and found Jean Leloup, Les Cowboys Fringants, heck even Felix Leclerc, in the World Music section. And why? Because they sing in French. And only English versions of Celine Dion’s or Roch Voisine’s discs could be found (though they both carried the maple leaf). He wasn’t particularly surprised. He had told me that although Loco Locass had reached gold status for one of their albums (50,000 copies sold), they had sold a mere 100 copies outside of Quebec. It was purely a case of supply and demand.
We had gotten a bit sidetracked, but that was fine by me. After all, I think some of the more interesting content can come from the sidenotes and stories people tell. One such sidenote comes from a recent trip the group made to the University of Ottawa to discuss poetry and politics. Check this out:
“À un moment donné, récemment, on est allé à Ottawa, à l’Université d’Ottawa y faire une conférence sur la poésie et la politique, en fait ce qu’on faisait, nous autres. Puis y’avait beaucoup de Franco‑Ontariens, quelques Québécois et des Anglophones francophiles, je dirais, qui aiment le français, les curieux comme toi, des gens curieux. Il y a une fille à un moment donné qui nous écoutait parler de l’indépendance du Québec, puis tout ça. Puis elle dit « Mais c’est formidable ce que vous dites là, je pensais… j’avais jamais réalisé que ça pouvait être comme ça, il faudrait que vous fassiez le tour du Canada puis que vous expliquiez ça à tous les Canadiens mais en anglais. » Évidemment, elle le disait en anglais mais… c’est ça qui était…
En fait, elle était très drôle parce qu’elle disait… Elle a commencé à parler en français très difficilement, en fait. Elle disait « Moi, mes parents m’ont envoyée dans une école d’immersion, puis je trouvais ça difficile parce que je devais prendre l’autobus puis j’étais la seule de mon village qui allait dans une école très loin. En même temps, là je suis contente. » Puis là, en disant ça, elle a commencé à parler en anglais, puis là elle disait en anglais qu’elle était très contente de parler français parce que ça lui permettait d’ouvrir ses horizons puis tout ça. Mais en même temps, elle parlait anglais, tu sais, elle avait des petites notions. Puis, j’ai l’impression que c’est un peu ça, les Canadiens, ils aimeraient ça parler français mais, tu le sais toi‑même dans ton parcours, tu ne peux pas apprendre à parler français à Red Deer ou à Moose Jaw, tu sais. Il faut que tu viennes ici à Trois‑Pistoles puis que tu sois immergé complètement dans l’océan francophone, de comprendre pour parler, pour vivre la culture parce que c’est pas juste une langue, c’est pas juste du papier, c’est dans la vie, c’est dans tes affaires quand tu sors dans la rue, c’est un mode de vie. C’est pas juste une langue, c’est une culture. Ça, tu peux pas le comprendre si t’es pas venu au Québec, te plonger au Québec.”
Back to the topic at hand : describing Quebec. Truth be told, I had lost track of how many adjectives we had already been through, but he had more to say and I’m always willing to listen.
“Là, disons, il me manquerait un autre mot pour le Québec. Je dirais l’hiver. L’hiver, ça fait partie du Québec et du Canada, c’est pas exclusif au Québec. Encore hier, je parlais à un chauffeur de taxi qui me disait « Bon, moi, j’ai déménagé de la Tunisie, je suis bien au Québec. » Il disait « Y’a juste une chose qui me tanne, c’est l’hiver. » Tous les immigrants qui arrivent ici ont des problèmes avec l’hiver. C’est quelque chose vraiment… on ne soupçonne pas… Nous, on le subit en ronds sonnants, mais on est habitué depuis toujours. Mais eux, là, ça passe pas. Mais ça fait partie de notre identité, peut‑être de moins en moins avec le réchauffement de la planète.
Y’a une chose, par contre, que je rajouterais et puis dont on ne parle jamais au Québec, qui, moi, m’apparaît fondamental dans l’identité du Québec, c’est la notion de notre rapport avec les Amérindiens, les Premières nations. Dans l’identité québécoise – canadienne, je le sais pas – mais… Ne serait‑ce que dans les noms de lieux – Chicoutimi, Tadoussac, Hochelaga, Stadacone, tout ça – notre rapport avec les Premières nations a déjà été, quand on était en Nouvelle‑France, là, très très étroit. On parle des métis, des métis qui sont allés dans l’Ouest, tout ça, là. Ça, c’était comme une fusion des deux cultures, la culture européenne puis la culture amérindienne et puis, dans notre façon justement d’apprivoiser l’hiver, dans notre rapport avec l’espace, ce territoire‑là, comment on l’a connu, comment on l’a exploré. Puis cette dimension‑là de l’apport des Premières nations dans l’identité québécoise est complètement niée, complètement évacuée et moi, je suis très sensible à ça pour la remettre de l’avant. Donc, pour moi les Premières nations sont… On ne peut pas parler du Québec si on ne parle pas des Premières nations. Pour moi, ça m’apparaît fondamental.
Tu connais John Cole? J’ai lu son livre Siamese Twins (les frères siamois) qui parlent du Québec et du Canada. Puis lui, sa thèse de départ, reconstruire l’identité canadienne, c’est autochtone, francophone, anglophone. Le Canada, c’est une sorte de triangle équilatéral, avec des sommets égaux, puis l’identité du Canada repose là‑dessus. Le problème au Canada en ce moment, c’est qu’il y a une pointe du triangle qui écrase les deux autres. En fait, le Canada pourra le confirmer. Le Canada… Le Québec vit en français, le Canada vit en anglais. La réalité, c’est ça. À Ottawa, il y a une espèce de bilinguisme structurel dans le gouvernement fédéral, mais c’est pas vrai que le Canada est bilingue. Les gens qui sont bilingues, c’est les Francophones au Nouveau‑Brunswick, les Anglophones au Québec, puis les Francophones au Québec. C’est les seuls gens au Canada qui sont bilingues. Les Anglophones du Nouveau‑Brunswick sont pas bilingues…
Tu peux pas vivre en français à Toronto. Puis moi, je ne blâme pas les Canadiens de ne pas parler français; je veux dire c’est une langue en dehors du Québec, une langue qui sert à rien. Je veux dire, quand est‑ce que tu vas te trouver de l’emploi, quand est‑ce que tu vas écouter de la musique en français si tu es au Yukon? C’est une langue… Pourquoi la langue anglaise est tellement importante dans le monde? Parce que c’est les Américains qui l’ont prise, qui l’ont supportée avec leur économie puis leur contact militaire, comme les Romains ont imposé le latin. Je veux dire, une langue, ça s’impose pas parce que c’est beau puis ça sonne bien, ça s’impose avec l’économie. Donc, c’est pour ça que le français va décliner partout en Amérique, sauf au Québec peut‑être où là il y a des structures qui le protègent.
Au Québec, c’est important de parler français. Tu sais je veux dire? Alors que c’est pas important de parler français en Saskatchewan. C’est pour ça que les parents canadiens me font rire quand ils envoient leurs enfants à l’école en immersion. Ils veulent que… On veut toujours être bilingue, mais c’est trop de travail devenir bilingue, donc on va donner ça à nos enfants. Alors que toi, t’es la preuve, on peut très bien décider d’apprendre le français. On peut très bien si on a le goût, mais ça prend un acte de volonté, à. Toi, t’as déménagé, là, carrément. Mais d’abord, t’as été curieux. T’as dit « ah, ça m’intéresse, je vais aller en immersion », puis là après ça t’as dit « okay, il se passe des choses ici, là. Faut que je vienne approfondir ça. » De Toronto, de St. John à Terre‑Neuve, de Red Deer en Alberta, tu peux pas soupçonner tout ce qui se passe au Québec parce que tout ce que tu reçois, c’est de l’information biaisée, juste pendant le référendum les Québécois sont nationalistes, les Québécois sont pas gentils avec les Anglophones, les Québécois sont des maudits chialeux avec le déséquilibre fiscal, les Québécois votent tout le temps pour le maudit Bloc Québécois qu’on est pas capable d’avancer politiquement. C’est tout ce que t’entends, alors quelle image que tu te fais? C’est quoi, cette gang‑là de chiâleux puis d’arriérés?”
Though we got back on track, as you can see, it didn’t take long for us to get sidetracked again and start talking about Canada as a bilingual country. He recognizes that it doesn’t make much sense for people outside of Quebec to speak French. He’s almost saying, “Look, we cause you guys enough problems already here. Let’s just cut our losses and go our separate ways.” One need only look at the comments from my most recent entry to see the glimpses of the frustration the whole Quebec issue raises with Anglophone Canadians. And he’s right, we’re often given a pretty biased vision of Quebec, based on news reports whose primary focus is no longer to provide the news, but to sell the product, whether it be copies or advertising air time. As a result, we end up with a slanted view of the way things are here. Lucky for you ol’ Al is here to shed some light from time to time, eh?
I finished off the “official” part of the interview with a pretty simple question: Okay, I’m here in Quebec. What’s my next step to understanding what’s going on here? Here’s his response:
“Là, t’es à Montréal. C’est bien, Montréal. C’est une belle ville, mais c’est une métropole nord‑américaine où euh… Tu peux très bien vivre en anglais à Montréal, hein, tu t’en es rendu compte? Souvent aussi quand tu parles en français, beaucoup de Francophones te répondent en anglais quand ils entendent ton accent. Ça, c’est niaiseux de notre part. Ça là… Moi, je ne blâme pas les Anglais de ne pas parler français au Québec, je blâme les Francophones qui sont toujours en train de plier. Tu sais ce que je veux dire? Toi tu fais l’effort de parler, hein? Si tu ne parles jamais en français, tu ne l’apprendras jamais. Moi, ça ne me dérange pas de prendre beaucoup de temps, de parler moins vite, d’expliquer à un immigrant ou à un Anglophone puis qu’il dise « hé, j’ai eu une conversation en français, j’ai compris, c’est le fun, ça ». Les Québécois, on ne fait pas ça. Donc, à Montréal… Moi, ma suggestion, si tu veux comprendre le Québec, c’est de sortir de Montréal, faut que tu voyages. Faut que tu ailles en Abitibi, en Gaspésie, au lac Saint‑Jean, sur la Côte‑Nord, en Outaouais, à Québec. Faut que tu ailles à Québec, dans la Ville de Québec, parce que là tu vas… À Montréal, c’est comme si tu me disais je suis allé à New York, j’ai compris les États‑Unis. C’est très très différent. New York, c’est un pays presque. Montréal, c’est un peu ça, tu sais. C’est une ville qui est très… Parce que le reste du Québec, là, c’est beaucoup plus homogène, francophone, blanc, catholique. Y’a pas beaucoup d’immigrants; au lac Saint‑Jean, là, y’a pas beaucoup de Noirs, vraiment pas beaucoup. Ça, moi, j’aimerais qu’il y ait plus de diversité mais en même temps c’est un fait. Faut le constater, ce fait‑là. Faut constater aussi qu’au Lac Saint‑Jean personne parle anglais, vraiment personne, là… parce que si comme Canadien, par exemple, tu viens faire l’expérience du Québec, tu restes juste à Montréal où tout le monde est bilingue, tu peux te faire servir dans ta langue tout le temps partout, tu comprendras pas le Québec parce qu’il y a une grande partie du Québec qui est unilingue comme, par exemple, en Ontario les gens sont unilingues, Anglophones. Par exemple, je pourrais pas comprendre… prétendre comprendre l’Ontario si j’allais juste à Ottawa où il y a des gens qui parlent français aussi, en disant « hé, je me suis fait servir en français partout à Ottawa, donc l’Ontario c’est bilingue ». Je pense que pour comprendre le Québec, il faut voyager au Québec. Ça, c’est le conseil que je te donnerais à toi, mais à tous les Québécois aussi parce qu’il y a beaucoup de gens qui ne sont jamais sortis de l’île de Montréal. Je pense que pour connaître le Québec, il faut… Évidemment, la culture, en général, c’est un bon moyen de comprendre…Si t’as vu le film Maurice Richard, par exemple, t’as compris une partie de l’histoire du Québec aussi avec ça. Les journaux, il faut que tu lises les journaux d’ici, que t’écoutes la télévision d’ici, tu vas comprendre beaucoup de facettes de nous qui ne sont pas très belles à exposer, très quétaines, très petit village refermé sur lui‑même, mais c’est nous. Tu sais, quand tu découvres quelqu’un, c’est pas juste ses bons côtés, tu découvres ses mauvais côtés. La culture, à mon avis, elle demeure le meilleur moyen d’avoir accès à l’âme d’une nation, si tu veux. Puis voyager. Si tu comprends le territoire, tu comprends à quel point c’est grand, puis à quel point… Peu importe où que tu sois au Québec, tu vas comprendre que t’es encore au Québec. Tu traverses en Ontario puis tu traverses au Nouveau‑Brunswick, à un moment donné, frontière ou non, là, tu vas t’apercevoir que tu n’es plus au Québec. Et c’est ça qui fait qu’on a la conscience d’être une nation. C’est que partout sur le territoire, on partage une culture commune.”
Hopefully this extended series has been somewhat amusing for my readers. I would like to thank Christiane Côté from French Transcription Services, without whom I would never have been able to present this in the manner I wanted. Reading French is one thing, but being able to transcribe things from a mediocre quality tape recording is quite another. Til next time…
Labels: Biz, interview, Loco Locass
4 Comments:
Apparently, London, Ontario will be hosting a Francophone Festival this Saturday featuring French language, Quebecois cuisine, and French arts. For those not familiar with London, this will likely take the form of a daylong seminar on the conjugation of the verbs "avoir" and "faire," the serving of poutine minus the cheese curds, and a karaoke machine with Celine Dion songs. We'll overlook the fact that it's being held in (Queen) Victoria Park. Al, you can come home now.
Okay, I guess I've heard everything now... I wonder what sort of reaction that kind of festival would garner in the Forest City? I had gone to a franco-ontarien music night when I still lived in London and there were (maybe) 100 people there. And that might be stretching it.
I'm sure Morgan will be there, front and center, lining up wo sing a number or two from his expansive Roch Voisine collection.
You should know better than that my friend: Serge Gainsbourg.
By the way, have you managed to get your Mitsou poster autographed yet?
C'est drôle...
Lire quelqu'un qui est en train de m'analyser de l'extérieur, c'est intéressant, merci beaucoup!
Ciao
Mía
Post a Comment
<< Home